Lors de votre venue à Matsue, vous prévoyez peut-être de faire un saut au superbe pavillon de thé Meimei-an. On vous propose d’ajouter à votre liste le magnifique ensemble patrimonial Kanden-an qui regroupe 2 pavillons de thé et un « sauna » du 18ème siècle !
Découvrez sans plus attendre notre nouvelle page sur l’ensemble Kanden-an : Pavillon de thé Kanden-an !!
A Matsue, la guest house Kataean propose une activité kayak dans les eaux turquoises de la baie de Katae ! Si l’on en croit son propiétaire, les meilleures saisons pour le kayak seraient l’automne et le printemps, pour la simple et bonne raison que l’été japonais est bien plus chaud et humide que l’été français. Nous avons tout de même voulu tenter l’expérience en été ! Alors ?
Aucun regret ! En réalité, le kayak peut se pratiquer toute l’année tant que les vagues le permettent puisque nous parlons ici de kayak de mer. La baie de Katae est magnifique. C’est presque incroyable de se retrouver seule sur cette plage de sable fin et de glisser sur l’océan. Pas un baigneur en vue, pas un bateau, nous avions le paysage pour nous.
Exceptionnellement, le moniteur de kayak et propriétaire de la guest house, nous a permis de visiter l’ancienne maison traditionnelle qu’il a entièrement rénovée. Il peut y accueillir une trentaine de personnes mais en réalité, vous pouvez très bien vous retrouver simplement avec vos amis ou votre famille dans cette grande maison et ce, pour le même prix, s’il n’y a pas d’autres réservations !
Chambres sous forme de dortoir, chambres individuelles, tatamis, lits simples, lits superposés, ce ne sont pas les options qui manquent. Au rez-de-chaussée, on trouve même un bar dans lequel on peut organiser de petits concerts et un jardin avec hamac mais aussi barbecue à la demande. On notera que la guest house se trouve littéralement en face de l’océan, ce qui a donné au propriétaire l’idée d’organiser des activités kayak et même kayak de nuit. On vous avoue que ça nous intrigue bien !
Je ne vous apprends rien, le kayak est une activité qui coûte un certain prix. Pour 2h de kayak, comptez 6000 yen (ou 5000 yen si vous dormez sur place). Mais bonne nouvelle, vous pouvez payer par carte !
Comme on aime l’aventure (et aussi qu’on n’avait pas de voiture sous la main on l’avoue…), on a fait le pari de se rendre à la guest house en bus à partir de la gare JR de Matsue. Verdict : c’est possible MAIS c’est long ! Si vous en avez la possiblité, utilisez la voiture et vous y serez en une trentaine de minutes. Si vous ne conduisez pas et que 2h de trajet à 1250 yen ne vous font pas peur, faites comme nous, voilà la route à suivre :
A la gare JR de Matsue, montez dans le bus de 7h55 en direction du ferry vers les îles Oki (Shichiruiko)
Vous arrivez à 8h30 au port d’où partent les ferrys. Là il va falloir patienter…longtemps…en compagnie de distributeurs de boissons. Ne pensez pas que vous pourrez prendre votre petit déjeuner, il n’y a pas de service de restauration. Vous aurez tout de même accès à une salle climatisée et des toilettes.
Montez dans le mini bus communautaire de 9h22 qui part de l’arrêt Meteor Plaza (là où vous êtes arrivés) et arrêtez vous à Katae Iriguchi
Marchez 5 petites minutes
Vous êtes arrivés à la guest house, il est 9h45 et votre activité kayak débute à 10h…parfait 😉
Le Musée d’Histoire de Matsue propose à ses visiteurs de pénétrer virtuellement à l’intérieur du château !
Le donjon du château de Matsue, à quelques minutes à pied du Musée d’Histoire, est ouvert aux visiteurs mais ne permet pas aux personnes âgées et en situation de handicap de se rendre dans les étages supérieurs en raison de son architecture. En effet, ce Trésor National protégé n’admet pas d’ascenseur en son sein. Les 5 étages sont traversés par de petits escaliers en bois charmants mais abruptes.
Pour permettre à tout un chacun de découvrir le donjon, le Musée d’Histoire propose une visite gratuite en réalité virtuelle d’une dizaine de minutes. En vous déplaçant dans les différents étages, vous aurez tout le loisir de vous attardez sur des détails que l’on peut difficilement voir lors d’une visite réelle. En effet, vous vous retrouverez à flotter parfois ou assis dans un coin du plafond, dans une cachette pour tirer sur l’assaillant en cas d’attaque du château 😲 !
Horaires
Vendredi 13h30-16h30 Samedi et dimanche 9h30-12h, 13h30-16h30
Très appréciée dans la région, la laque Yakumo apparaît à l’ère Meiji à Matsue. Elle gagne en notoriété au fil des années et est désignée Artisanat Traditionnel par le département de Shimane en 1982. Pour en savoir plus sur l’histoire et les particularités de cette laque, je vous invite à lire notre article dédié : « Les objets en laque Yakumo »
À mi-chemin entre la gare JR et le Château de Matsue, le magasin Yakumo-nuri Yamamoto propose un atelier pour designer son propre objet en laque Yakumo !
Pour des prix compris entre 2200 et 3850 yens, vous pouvez designer un miroir de poche ou encore vos baguettes en laque yakumo. Après que vous ayez dessiné un motif, l’artisan laque votre objet, le polit puis le dépose dans une armoire en bois de cyprès et de cèdre avec un taux d’humidité compris entre 70% et 80% pour permettre à la laque de sécher. En effet, la laque durcit avec l’humidité !
Il faut ensuite attendre 1 semaine avant de venir rechercher votre oeuvre. Pas de panique, si vous n’êtes pas du coin, votre objet vous sera envoyé par la poste !
Informations pratiques
Horaires de l’atelier
Lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi de 10h à 12h et de 13h à 17h (19h pour le magasin) Fermé les mercredis et dimanches. Réservation fortement conseillée minimum 2 jours à l’avance
Prix de l’atelier
entre 2200 et 3850 yens (environ 2h)
Contact
0852-23-2525 yakumonuri@nifty.com
Adresse
45 Suetsugu Honmachi, Matsue, Shimane 690-0843
Parking
A côté de l’atelier – 1 place Kyomise Daiichi – plusieurs places (ticket de parking remboursé en magasin sur demande)
Bus
A partir de la gare JR, prendre un des bus en direction du nord de la ville et s’arrêter à l’arrêt « Ohashi Kitazume » (6 min en bus, 15 min à pied)
Construit au 17ème siècle, le Château de Matsue est l’un des mieux préservés du pays. Après de longues années de recherches et d’études, le château est finalement désigné Trésor National en 2015 !
Dans notre article détaillé sur l’histoire et la construction du château, nous vous présentions le squelette du château et ses étonnants piliers sur deux étages. Cette technique de construction très particulière est connue mais rarement observable. Le Château de Matsue est un des plus anciens châteaux du Japon mais également un des rares où l’on peut encore observer les piliers originaux.
Grâce à la réalité virtuelle, il est maintenant possible d’observer la structure du château et ses fameux pilliers sur deux étages en téléchargeant simplement l’application Street Museum (disponible sur Google Play et l’App Store)
Vous pouvez également cliquer sur des éléments du château pour en savoir plus sur, par exemple ci-dessous, les shachihoko.
De plus, l’application propose une visite guidée du château et de ses alentours avec une narration en français ! (vous pouvez également choisir anglais, japonais, chinois ou coréen)
Enfin, la réalité virtuelle permet de se rendre compte de l’agencement de l’enceinte du château à l’époque de sa construction. Saviez-vous par exemple que le grand espace vert en contrebas du château abritait à l’époque un grenier à riz et qu’à votre arrivée, vous avez traversé l’emplacement de l’ancienne porte principale du château, disparue de nos jours ?
La ville de Matsue est d’ailleurs actuellement à la recherche de photographies du début de l’ère Meiji qui pourraient aider à la reconstruction de la porte principale dite « Otemon ». 5 millions de yens (environ 38 000 euros) sont promis pour toute photographie de la porte. C’est le moment de fouiller vos vieilles armoires 😉 !
Au pays du soja, nous sommes nombreux à penser que trouver des plats végétariens / végans au Japon ne sera pas bien compliqué.
Arrivé sur place, il n’est pas rare d’être étonné par le peu de restaurants végétariens / végans ou proposant des alternatives dans leurs menus.
Pour préparer votre voyage à Matsue, je vous propose une liste de restaurants qui pourraient vous intéresser !
Restaurant Kanbe Chaya & Wunderbar
On commence par l’unique restaurant 100% végan de la ville !
A 30 min en bus de la gare JR de Matsue, à Izumo Kanbe no Sato, le restaurant Wunderbar est tenu par Anja, une allemande vegan qui souhaite faire découvrir la cuisine végan au plus grand nombre. C’est avec le sourire et dans une ambiance très chaleureuse qu’elle répondra à vos questions sur la cuisine végan =)
Attention cependant, Anja ne sert ses plats que les mercredis et jeudis entre 11h30 et 14h ! En dehors de ces jours, il est possible de demander une alternative végan aux plats habituellement servis dans le restaurant Kanbe Chaya.
Réservation & Infos : sur instagram @wunderbar_matsue_vegan (anglais ou allemand) ou par téléphone au (+81) 0852 28 0040 (japonais)
Accès : A partir de la gare JR de Matsue, prendre un bus en direction de Yakumo et s’arrêter à « Fudoki no Oka Iriguchi » (風土記の丘入口). Le restaurant se trouve un peu plus haut à une dizaine de minutes à pied de l’arrêt de bus.
Yakumo-an
En plein cœur de la traditionnelle Shiomi Nawate, à côté d’une ancienne résidence de samurai, Yakumo-an est connu pour ses warigo soba, la spécialité de la région ! Si le dashi de poisson et le katsuobushi (bonite sêchée) servis avec les nouilles de sarrasin en font un plat non-vegan, Yakumo-an propose des alternatives végétariennes avec huile d’olive et sauce soja.
Petit restaurant cosy à quelques pas du Château de Matsue, Green’s Baby n’est pas un restaurant végan mais propose des options pour végans et végétariens comme des burritos et tacos sans viande ainsi qu’un bar à légumes et salades ! Le gérant est habitué à recevoir une clientèle internationale et sera ravi de parler un peu en anglais avec vous 😉
Chez Wow Salad Stand, c’est vous qui choisissez les ingrédients de votre salade ! Légumes, fruits, noix en tout genre, le jeune chef concocte sous vos yeux la salade de votre choix. Vous pouvez manger sur place ou prendre à emporter. Menu disponible en anglais sur place et sur leur site internet. (https://www.wowsaladstand.com/menu)
Dans la ville voisine et plus difficile d’accès que les restaurants précedemment cités, le Temple Kiyomizu-dera abrite l’unique pagode à 3 étages de la région San’in ! On peut y goûter la cuisine des moines bouddhistes appelée shôjin-ryôri dans l’auberge Koyokan ! Cuisine végétarienne et de grande qualité, le shôjin-ryôri fait partie de la tradition japonaise.
Avec les poteries Fujina et Rakuzan, les poteries Sodeshi (袖師) sont un des trois styles représentatifs de Matsue.
En 1877, Tomoichi Ono fait construire un four à poteries à Agenogi Ojizaka en périphérie de la ville, en raison de la richesse de l’argile qu’il y trouve. Son successeur, Iwajiro, décide de s’installer à quelques minutes à pied de l’actuel Musée d’art de Shimane. C’est dans ce même atelier toujours en activité que Tomohiko Ono, cinquième génération de potiers, poursuit l’oeuvre de ses prédécesseurs.
L’atelier est situé à proximité du Temple Enjo-ji (円成寺) connu pour posséder des reliques du premier seigneur de Matsue (Horio Yoshiharu) dont notamment une statuette en bois de son fils Tadaharu.
Au rez-de-chaussée, vous pourrez observer le travail minutieux des potiers dans un atelier de plus de 100 ans, ainsi que l’ancien four à escaliers (noborigama) qui n’est plus en fonctionnement de nos jours.
Ancien four en briques rouges
Les poteries sont réalisées avec de l’argile locale puis enduites de kakishibu (柿渋), un vernis fortifiant et imperméabilisant obtenu par fermentation du jus de kakis acides non mûrs. Il est souvent utilisé pour la teinture du textile, du papier ou du bois au Japon et permet d’obtenir des teintes brunes orangées. Les poteries Sodeshi sont colorées par des mélanges d’oxyde de fer, de cinabre, de cobalt etc.
Au 1er étage, vous pourrez découvrir les poteries Sodeshi dans la petite boutique où sont exposées de nombreuses créations.
Dans la boutique, il est également possible de designer sa propre poterie en y dessinant des motifs au pinceau (絵付け体験, etsuke taiken) avant que celle-ci soit cuite. Suivant la poterie choisie et sa taille, l’atelier qui dure environ 30min vous coûtera entre 1000 et 2500 yens. Notez que la poterie sera cuite dans le mois et vous sera envoyée par la poste à vos frais (envois possibles vers la France). *Réservation conseillée pour les particuliers et obligatoire pour les groupes de 5 personnes et plus.
Assiettes, bols et tasses au choix pour l’atelierAssiette avant et après l’atelier etsuke-taiken
Comme c’est bientôt la saison, et si nous parlions hoshigaki (kakis séchés) ?
Le kaki, c’est lui, ce fruit orangé particulièrement apprécié en Chine, au Japon et en Corée du Sud. Bien sûr, Matsue ne déroge pas à la règle ! Vers la fin de l’automne, les hauteurs de Higashi Izumo se couvrent d’un manteau orangé. Ce sont les kakis qui sont en train de sécher par milliers.
Pourquoi les faire sécher alors qu’ils sont très bons frais ? Premièrement, je vous répondrai que ça fait partie de la tradition ! Autrefois, les personnes qui ne savaient plus quoi faire des kakis envahissant leur jardin, préféraient les faire sécher plutôt que de les laisser tomber au sol. Un kaki séché se conserve bien plus longtemps qu’un kaki frais, ce qui permet d’en manger plus tard dans l’année. Bref, c’est le même principe que pour les dattes ou les raisins secs. Deuxièmement, il faut savoir que tous les kakis ne sont pas consommables frais ! En effet, il existe plusieurs sortes de kakis : les astringents ou « shibugaki », non consommables frais, et les non-astringents. Si ces deux types de kakis peuvent être mangés secs, ce sont généralement les kakis astringents qui sont choisis pour être séchés puisqu’ainsi le sucre ressort. Selon le temps de séchage et donc la quantité d’eau laissée dans le fruit, certains kakis séchés vendus sont en réalité ultra tendres alors que d’autres sont plus proches de l’idée qu’on se fait d’un fruit sec.
Comment fait-on sécher les kakis ?
Avant de faire sécher les kakis, il faut déjà les récolter quand ils sont encore fermes. Pour cela on utilise une petite perche qui va couper nette la tige. Pas question de tirer sur le fruit, on risquerait d’abimer le trognon, et ça ce n’est pas au programme. On se retrouve alors avec des bassines remplies de fruits et de….feuilles ! Au poste suivant, on va donc retirer les feuilles puis joliment éplucher le pourtour du trognon afin de garder celui-ci pour suspendre le fruit au fil sans qu’il reste de la peau autour. Les kakis sont ensuite entièrement épluchés avec un économe. À ce stade, on va les peser. Oui, les peser un à un à la main pour les classer par poids parce qu’on ne mélange pas les torchons et les serviettes ! Plus sérieusement, le temps de séchage et donc le prix sont influencés par le poids du fruit. Lorsqu’on les suspend avec du fil, on les suspend donc avec leurs semblables.
Mon guide m’expliquait que si les kakis sont suspendus en intérieur et non en extérieur, c’est pour faciliter la gestion des courants d’air mais aussi pour protéger les fruits de la pluie. Les maisons que vous pouvez voir en photo ne sont donc pas de simples maisons mais des bâtiments conçus spécialement pour permettre un séchage optimal des kakis, de préférence avec une bonne exposition au soleil.
Lors de votre prochain voyage au Japon, si vous avez l’occasion de venir en automne, goûtez un kaki frais puis un kaki séché. Vous verrez, c’est comme le raisin et le raisin sec…très différent !
En attendant, je vous invite à découvrir les étapes de séchage des kakis en vidéo =)
Kamiarizuki no Kodomo, ou Child of Kamiari Month (litt. « L’Enfant du mois de Kamiari »), vous en avez peut-être déjà entendu parler à l’occasion de Japan Expo, lorsque l’équipe du film d’animation s’est rendue en France à deux reprises. La sortie du film est prévue en salle au Japon pour l’automne 2021 ! (Edit : Le film d’animation sera disponible en streaming dans le monde entier sur Netflix à partir du 8 février 2022)
Résumé : Après la mort de sa mère, la jeune Kanna, amoureuse de course à pied ne réussit plus à courir. Au bord du désespoir, Kanna voit apparaître devant elle un lapin blanc, serviteur des dieux. Celui-ci l’invite à le suivre jusqu’à Izumo où elle pourra revoir sa mère, si tel est son destin. Son voyage ne se passe pas sans embûches car Yasha, le descendant d’un démon, se met en travers de sa route.
À travers ce film d’animation, c’est tout un pan encore méconnu de la culture japonaise qui s’offre à vous.
Envie d’en savoir plus sur l’histoire, les personnages, la réalisation ?
Je vous propose d’en apprendre plus sur ce film prometteur avec son producteur et repéreur, Teppei Mishima, qui a gentiment accepté notre demande d’interview.
Teppei Mishima (三島 鉄兵), producteur et repéreur du film d’animation Kamiarizuki no Kodomo
Teppei Mishima est né dans le département de Shimane en 1979. Il intègre creatica universal en 2012 où il gère la communication pour des films, des mangas mais aussi des parcs à thème. Impliqué dans la coordination des premières de célèbres films occidentaux et japonais, on le retrouve aussi sur Le Petit Prince dans la ville de Toyota (リトルプリンス in とよた) ou encore Princesse Hineru x Kurashiki (ひるね姫×くらしき). Il a travaillé à la création du Toyota Anime Cinema Festival avant de se lancer dans la création de Kamiarizuki no Kodomo.
Quel est votre travail en tant que producteur de Kamiarizuki no Kodomo ?
Dans le film d’animation Kamiarizuki no Kodomo, le personnage principal Kanna, se rend de Tokyo à Izumo avec son nouveau compagnon Shirousagi (litt. « lapin blanc » en japonais). Nous nous sommes mis dans la peau de cette petite fille de 12 ans et nous avons retracé sa route. Plusieurs allers-retours entre Tokyo et Izumo ont été nécessaires pour se familiariser avec ce trajet, pour le rendre fidèle à la réalité. En plus de la recherche des divers lieux pour les scènes du film d’animation, j’ai travaillé à la réalisation d’un crowdfunding grâce à une plateforme de Sony qui, sur 2 ans, nous a permis de collecter une partie des fonds nécessaires à la réalisation du projet et de rassembler des fans.
Pourquoi avoir choisi de réaliser un film d’animation sur le thème du mois de novembre, aussi appelé « le mois sans dieux » au Japon ou encore « le mois où les dieux se rassemblent » à Izumo ?
Je suis né à Matsue. J’y ai vécu jusqu’à mes 18 ans puis je suis parti dans de plus grandes villes. Mais au fond de moi, j’ai toujours voulu vivre à Matsue. J’aime cette ville, ses habitants, cette façon de vivre entouré par la nature. Je suis fier d’être né à Matsue et je voulais rendre à cette région ce qu’elle m’avait apporté.
Il y a environ 10 ans, j’ai rejoint creatica universal, c’est là que l’aventure commence. Petit à petit, l’idée de réaliser un film d’animation sur ma région natale se concrétise.
Le grand sanctuaire Izumo Taisha est connu à travers le pays car les dieux du Japon s’y réunissent une fois par an en novembre. Le point d’arrivée de Kanna, c’est justement ce sanctuaire !
Le nom de l’héroïneest Kanna. En japonais, son nom est écrit en katakana. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs pourquoi vous avez choisi ce nom ?
Au Japon, le dixième mois du calendrier lunaire (début novembre dans le calendrier moderne) est appelé kannazuki (神無月), « le mois sans dieux ». Mais il y a une exception, l’ancienne province d’Izumo. En effet, selon la légende, tous les dieux du Japon se réunissent au grand sanctuaire Izumo Taisha une fois par an début novembre. C’est pourquoi de nos jours encore, à Matsue comme à Izumo, le dixième mois du calendrier lunaire est appelé kamiarizuki (神在月), « mois où les dieux se rassemblent » et non kannazuki. Kanna vit à Tokyo, pour elle novembre est le mois sans dieux. De Tokyo, son aventure la mènera à Izumo ! La suite, je vous invite à la regarder sur grand écran.
Sur l’affiche de votre film d’animation, les kanji 在(avec) et 無(sans) se superposent. Pouvez-vous nous expliquer pourquoi ?
Je suis heureux que vous l’ayez remarqué ! Kanna entreprend un voyage de Tokyo à Izumo. La superposition des kanji 在 (pour « mois où les dieux se rassemblent) et 無 (pour « mois sans dieux ») est à l’image de ce mouvement, cette transition. En se rendant à Izumo, Kanna se retrouve dans une région où sont ancrées les racines de la culture japonaise. Ce n’est pas seulement Izumo, c’est toute une culture et ses traditions que nous avons voulu mettre à l’honneur dans ce film.
Lorsque vous présentez le film d’animation, vous employez régulièrement le mot « 原風景 » (les véritables paysages, les paysages d’origine). Quels sont pour vous ces paysages si distinctifs de Shimane ?
Le grand sanctuaire Izumo Taisha bien sûr, mais également le sanctuaire Miho-jinja dans le vieux port de Mihonoseki. (Note : le sanctuaire Miho-jinja est le sanctuaire mère de plus de 3 000 sanctuaires construits au Japon en l’honneur du dieu Ebisu, dieu de la mer et de la musique. Il est dit que visiter le sanctuaire Miho-jinja en plus du grand sanctuaire Izumo Taisha porte chance.)
Ce ne sont pas seulement des lieux, ce sont aussi des événements. Vous avez sans doute reconnu le grand rocher dans la mer sur l’affiche. C’est la plage Inasa no Hama, là où chaque année se déroule le rite Kamimukae destiné à accueillir les divinités venues de tout le Japon. Cet événement rassemble des milliers de personnes chaque année. À la nuit tombée, des torches sont disposées sur la plage, le vent souffle, l’ambiance est vraiment particulière. On a réellement l’impression que les dieux arrivent, qu’on les accueille sur cette plage avant de les conduire au sanctuaire.
Votre crowdfunding s’est terminé avec succès, le casting ainsi que des previews du film d’animation ont été mis en ligne et la chanson thème est interprétée par la célèbre chanteuse miwa.C’est la dernière ligne droite avant la sortie en salle à l’automne 2021. Quel est votre état d’esprit actuellement ?
De la reconnaissance. C’est incroyable que cette aventure ait pu aller si loin. Je ne peux que remercier tous ceux qui ont contribué à ce projet. Oser sortir de sa ville natale, de sa zone de confort, accumuler des expériences pour pouvoir rendre ce que l’on a reçu. Cette aventure c’est aussi ça, cet amour pour ma ville natale que j’ai voulu partager.
Lors de Japan Expo Paris en 2019 puis à Marseille en 2020, vous avez recueilli des commentaires très positifs de la part des visiteurs. Est-ce qu’il y a un message que vous aimeriez faire passer aux lecteurs français qui attendent avec impatience la sortie de Kamiarizuki no Kodomo ?
Tokyo, Osaka, Kyoto sont des villes très touristiques et connues. La région de San’in (nom donné au nord de la région du Chugoku comprenant les départements de Shimane et Tottori) est peu connue. J’habite à Osaka, on me demande souvent où se trouve la région de San’in. Je pense que c’est une région qui regorge de trésors, qu’on ne s’en lasse pas. J’espère que ce film d’animation vous donnera envie de découvrir cette partie encore peu connue du Japon. Moi aussi, j’attends avec impatience le jour où je pourrai retourner dans ma ville natale !
Vous pouvez d’ores et déjà acheter vos tickets en prévente, si vous habitez au Japon, pour soutenir la production !
L’île de Daikonshima est connue pour ses pivoines et son magnifique jardin japonais Yuushien. Tous les ans, le jardin passe à la TV nationale pendant la Golden Week, lorsque l’étang du jardin est couvert de milliers de pivoines roses, un spectacle époustouflant ! Récemment c’est une brasserie artisanale qui a vu le jour sur l’île.
La brasserie de Daikonshima propose des bières artisanales, des liqueurs ainsi que des doburoku. Le doburoku est un alcool de riz sucré, non filtré et sirupeux dans lequel nagent encore des grains de riz. On le secoue avant de le déguster bien frais. Il ne se conserve pas très longtemps après fabrication, raison pour laquelle il était autrefois utilisé dans les temples shintos ou lors de festivals pour la fertilité des terres. Au moment de notre interview, l’artisan brasseur nous présentait son tout nouveau doburoku à la pêche, qui devrait plaire aux amateurs d’alcools aux allures de jus de fruits.
Cette petite brasserie de production locale a à coeur d’utiliser au maximum les ingrédients du terroir pour créer des bières pour le moins originales ! Entre autre, on trouve de la bière à l’huître, à la clémentine, à la figue, à la patate douce (annou imo), au thé vert et au miel de fleurs de soba.
Je ne sais pas vous mais moi c’était la première fois que j’entendais parler de miel de fleurs de soba, j’ai donc fait mes petites recherches. C’est un miel foncé au goût très prononcé, similaire à celui de la mélasse lorsqu’on le mange tel quel. Par ici, on le connait surtout pour ses effets contre l’hypertension et l’artériosclérose.
À peine ouverte, la brasserie de Daikonshima a déjà été récompensée pour deux de ses bières :
Bière artisanale FULL THROTTLE IPA : Médaille d’argent Japan Great Beer Award 2021
Bière artisanale à la patate douce : Médaille de bronze Japan Great Beer Award 2021
Par curiosité avant de partir, on a demandé à l’artisan brasseur quelle bière il nous recommanderait. Evidemment, tout dépend des goûts mais la bière à la clémentine semble plaire pour son goût sucré et acidulé.
Si vous n’avez pas l’occasion de vous rendre à la brasserie, sachez que vous pouvez trouver ses produits dans des magasins de souvenirs à la gare de Matsue, à proximité du Grand sanctuaire Izumo Taisha, ou commander directement sur leur site internet.